Création
à Marseille d'un comité contre la guerre impérialiste
Nous
vous invitons à prendre connaissance du texte fondateur et à
rejoindre l'initiative
NI
GUERRES NI ÉTAT DE GUERRE
La
France était en guerre bien avant les attentats du 13 novembre,
lesquels ont largement servi de prétexte à intensifier ces
engagements militaires. Les guerres de pillage pour le contrôle des
ressources n’ont pas manqué depuis le début des années 2000, en
Irak, en Afghanistan, en Libye, au Mali, en Centrafrique. Ces
conflits doivent être désignés par leur nom: ce sont des guerres
d’ingérence impérialiste. La France n’a aucun « rôle positif
» dans ces interventions, malgré ses prétentions puisées à
l’ancien répertoire colonial.
Les
interventions militaires que mène l’État français sont très
largement invisibles dans les médias. Le peu qui en est dit impose
un consentement au nom d’une logique sécuritaire, avec ou sans
habillage humanitaire; le discours belliciste entend anesthésier et
tétaniser la population. Pourtant, comment ne pas rappeler les
désastres que sèment ces guerres, les millions de morts, de blessés
et de déplacés, la misère, le désespoir jetant les populations
sur les routes, tandis que s’enrichissent les profiteurs de guerre,
les multinationales vendeuses d’armes – la France tenant en la
matière le quatrième rang mondial. Ce sont aussi des dépenses
colossales, qui détournent l’argent public de dépenses sociales,
culturelles et écologiques vitales. De surcroît, l’État qui mène
ces guerres, en pompier pyromane, nous entraîne dans une spirale
infernale ayant pour effet de renforcer la haine qui débouchera sur
d’autres attentats. Les « Rafale » tuent des civils aussi
innocents que ceux du Bataclan. Ces bombardements sont des bombes à
retardement.
La
guerre devient désormais un moyen de gouverner – et de gouverner
par la peur. L’état de guerre proclamé justifie la privation
croissante des libertés et des mesures directement inspirées de
l’extrême droite comme la déchéance de nationalité. Cette
situation, d’une extrême gravité, passe pourtant pour une
évidence dans le discours politique dominant, comme s’il
s’agissait de banaliser la guerre et de nous habituer à cet état
martial et sécuritaire. Car l’état d’urgence vise à museler
les colères et les luttes: cette guerre est aussi une guerre
sociale.
Nous
nous opposons aux guerres d’ingérence et de spoliation - donc à
tous les impérialismes. Mais nous sommes en France et c’est donc
en France que nous pouvons nous battre en priorité contre « notre »
propre impérialisme. Nous pouvons le faire concrètement, sans
abstraction ni proclamation: parce que les questions géopolitiques
qui se jouent parfois à des milliers de kilomètres ont des
résonances fortes, ici, dans nos quartiers. C’est pour cela que la
lutte de notre collectif passe par le combat contre le racisme
antimusulman, contre les inégalités et les discriminations, le
soutien aux migrants et aux sans-papiers, l’opposition aux mesures
d’exception et au contrôle généralisé des populations qui
ciblent en priorité les personnes musulmanes ou supposées telles,
les quartiers populaires et les mouvements sociaux.
Il
nous faut donc nous organiser, riposter par une résistance à la
hauteur de ce que nous subissons, à la hauteur des guerres qui se
font contre les populations, contre nous et en notre nom.
C’est
pourquoi nous avons décidé de lancer un Collectif contre la guerre,
qui
• exige
l’arrêt immédiat des interventions militaires françaises, le
retrait des bases militaires, la fin des traités et alliances
(OTAN…);
• dénonce
le marché des ventes d’armes qui irrigue entre autres les pires
dictatures;
• combat
la militarisation de la société, le quadrillage des territoires et
des esprits par le complexe militaro-sécuritaire;
• soutient
le droit à l’autodétermination des peuples, apporte sa solidarité
aux forces de résistance et d’émancipation
Nous
voulons élargir ce comité à toutes les organisations et toutes les
personnes qui se retrouvent dans ce combat. L'adhésion au comité
est individuelle.
Pour
tout contact: antiguerre13@gmail.com
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