Loi
travail et guerres impérialistes
La
bourgeoisie est en guerre, ici et là-bas
Le
13 février 2013, Djamel Chaar, un chômeur en fin de droits, s'est
immolé devant une agence de Pôle- emploi à Nantes-Est. Il avait
fait des heures d'intérim suffisantes pour ouvrir ses droits mais il
les
avait déclarées tardivement et donc on lui avait demandé de rendre
ses trop-perçus. Le lendemain, le jeudi 14 février 2013, François
Hollande, alors en voyage en Inde pour tenter de vendre ses Rafales,
exprimait une « émotion toute particulière » devant ce qu'il
qualifiait de « drame personnel » en ajoutant que ce drame posait «
un questionnement à toute la société » mais qu'il « il n'était
nul besoin de chercher une responsabilité ». Et pourtant, il n'est
pas si difficile de trouver à qui incombe la responsabilité de
cette mort et des millions de «drames » du chômage et de
l'esclavage salarié (les licenciements de Goodyear ce sont plusieurs
dizaines de décès et de suicides
pour
ne prendre qu'un exemple). Le capital est certes impersonnel, il
avance masqué, mais il dispose de ses « fondés de pouvoir », ses
comités de gestion que sont les gouvernements de la démocratie
bourgeoise, et il sert une classe sociale bien déterminée.
Tenant
lieu de réaction compréhensive au décès de Djamel Chaar, la
convention d'assurancechômage qui rendait possible cette situation a
été annulée par le Conseil d'Etat en novembre 2015.
Mais
l'article 52 de la loi dite « El Khomri » rétablit la possibilité
de ne pas ouvrir des droits aux chômeurs pour cause de retard dans
leur déclaration. C'est là, parmi des dizaines d'autres raisons
toutes légitimes, une raison de s'opposer à cette loi scélérate
qui fait partie de toutes la série de mesures prises pour démanteler
les droits et protections du prolétariat, droits et protections qui
viennent des « Trente Glorieuses », époque où le capitalisme
n'était pas dans une crise générale et que le réformisme a vanté
comme une succession de progrès et d'acquis. La destruction
programmée des droits des salariés ne vient pas de la méchanceté,
de la trahison post-électorale ou de l'incompétence des
gouvernants. Le projet de loi « visant à instituer de nouvelles
libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les
actifs» est un dispositif de plus pour répondre à la crise de
valorisation du capitalisme. « L’objectif est de s’adapter aux
besoins des entreprises » déclarait la ministre du Travail, Myriam
El Khomri, dans un entretien aux Echos le 18 février 2016.
Cette
logique est celle qui au nom de la « réorganisation des entreprises
» et de la «conquête des marchés » permet au patronat de
licencier sans limites et de soumettre aux fluctuations du marché
les salariés qu'ils travaillent en France ou dans les filiales
dispersées dans le monde.
En
tant que Comité contre les guerres impérialistes, nous avons la
conviction que la guerre sociale menée en France contre les classes
travailleuses s'articule aux guerres faites aux peuples des pays
dominés au nom de l' « anti-terrorisme ». Le capitalisme dans sa
phase actuelle emprunte les mêmes chemins qu'il a pris pour sortir
de la crise des années 1930 : la fascisation de la société à
l'intérieur et les guerres impérialistes à l'extérieur pour le
contrôle des marchés et des ressources jusqu'à la nouvelle guerre
mondiale.
Le
capitalisme est comme un immense corps parasitaire nourri de la sueur
et du sang du prolétariat mondial. Pour que ce parasitisme soit
accepté, il faut que ceux qui ne bénéficient en rien du système
aient au moins le sentiment que leur sort dépend de la bonne santé
de ceux qui en bénéficient. Or, dans la nature, les parasites
possèdent un enzyme pour insensibiliser l'hôte dont ils vont se
nourrir.
Une
autre enzyme sert à s'installer dans le corps de l'autre de telle
façon que le corps imagine que le parasite est une partie de son
propre corps et donc une partie à protéger. C'est là qu'intervient
le rôle fonctionnel de la propagande de guerre, de la défense de la
Démocratie, de la suspicion raciste jetée sur les binationaux et
les musulmans en général. Pour les dominants, il faut diviser ceux
qui doivent s'unir et unir ceux qui devraient être divisés.
Comité
« Ni guerres impérialistes, Ni état de guerre » de Marseille
Tract
gréve générale 31-3-2016
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